Quel type de parent êtes-vous?
par Claudine Potvin
Éduquer notre enfant est une expérience émouvante, captivante, enrichissante, mais aussi éprouvante et prenante. Par ce que nous vivons, en tenant compte de notre bagage éducatif et émotif, nous éduquons nos enfants avec le meilleur et le pire de nous-mêmes. Sachons reconnaître le pire afin qu'il puisse être remplacé par le meilleur... Espace Parents
Le parent surprotecteur
• Il surprotège son enfant au point que celui-ci se sent étouffé.
• Il vit constamment de l'insécurité quant au développement de son enfant. Il s'inquiète pour lui pour toutes sortes de raisons.
• Il «infantilise» son enfant en voulant tout faire à sa place.
• Il le récompense trop facilement et lui offre des surprises et des cadeaux sans occasion précise.
• Même si son enfant a tort, il l'appuie et le défend sans chercher à connaître la vérité.
• Il ne fait pas la différence entre les besoins affectifs et les besoins de discipline de son enfant.
• Il fait passer son enfant en premier et parfois même avant sa vie de couple.
• Afin de contrôler les agissements inadéquats de son enfant, il tente de le faire sentir coupable.
Les impacts positifs
L'enfant sait qu'il est aimé inconditionnellement et qu'il pourra compter sur son parent à tout moment. Il a avec lui une belle complicité.
Les impacts négatifs
L'enfant est très dépendant de l'adulte et n'ose pas faire de choses par lui-même à cause de sa grande insécurité. Il craint le monde extérieur. Il se retire et devient timide tout en entretenant son manque de confiance en lui.
Le parent autoritaire
• Il croit qu'il doit constamment dire quoi faire à son enfant en lui donnant des directives.
• Il présume qu'il en sait beaucoup et que son enfant a peu d'opinions ou de connaissances.
• Il est exigeant et exprime peu souvent son affection.
• Il a rarement tort et ne croit pas opportun de remettre ses décisions ou ses agissements en question.
• Il punit régulièrement son enfant et utilise souvent la pression, la perte de privilèges et les récompenses pour parvenir à ses fins.
• Il crie souvent pour se faire comprendre, et ses demandes sont des ordres.
• Il établit des règles sans en connaître le bien-fondé et sans faire le lien avec les comportements pertinents visés.
Les impacts positifs
L'enfant éduqué par de tels parents sait reconnaître l'autorité. De plus, il sait canaliser son énergie. Adulte, il pourra faire preuve de fermeté, et il saura reconnaître la hiérarchie et l'autorité dans son milieu de travail. Contrairement à l'enfant qui a eu un parent ami, il pourra reconnaître l'importance de «mettre son pied à terre» lorsque ce sera nécessaire.
Les impacts négatifs
L'enfant comprend rapidement qu'il peut arriver à ses fins en faisant preuve de violence et d'agressivité. Il est convaincu que la discipline est constituée de sévérité et de peur. Il refoule sa spontanéité et sa créativité tout en ayant un flagrant manque de confiance en lui. Il a aussi de la difficulté à se maîtriser lorsque surviennent des événements qui le contrarient.
Le parent ami
• Il considère son enfant comme un adulte et il le traite comme tel.
• Il ferme les yeux sur les comportements inadmissibles de son enfant et il a peu de contrôle sur les comportements fautifs ou les attitudes inadéquates de celui-ci.
• Il veut éviter toute frustration et difficulté à son enfant.
• Son enfant le nomme par son prénom et il agit en copain avec lui.
• Il croit que s'il use de discipline et devient trop sévère, il perdra l'amour de son enfant.
• Il négocie et invite son enfant à faire de même pour obtenir ce qu'il désire.
Les impacts positifs
L'enfant entretient une bonne relation avec son parent. À l'adolescence, il peut se rapprocher de lui dans certaines situations. De plus, comme il a été traité d'égal à égal durant son enfance, à l'âge adulte il ne sera pas intimidé par une personne qui a autorité sur lui. Comme il pense que tous les gens sont égaux, il fera facilement valoir ses droits.
Les impacts négatifs
L'enfant tend à être désobéissant, car il croit qu'il peut obtenir tout ce qu'il veut et que tout lui est permis. Il a un manque flagrant de maturité et est généralement agressif. Il est moins persévérant que les autres lorsqu'il effectue des tâches ou lorsqu'il entreprend quelque chose et il n'est pas très indépendant. La relation avec ses camarades à l'école risque d'être difficile ou cahoteuse en raison de son comportement. Il est trop centré sur lui-même, et cela lui cause des préjudices. Il a aussi du mal à respecter la hiérarchie ou l'autorité. Il traite tout le monde d'égal à égal, par conséquent il croit ne rien devoir à personne.
Le parent décrocheur
• Il veut constamment acheter la paix et il ne persévère pas dans les interventions qu'il fait auprès de son enfant. Il abandonne l'instauration des consignes ou les punitions qu'il impose.
• Il tente de faire obéir son enfant en lui donnant des consignes sous forme de «souhaits» et de comportements qu'il «souhaiterait» voir chez son enfant. Ses demandes ne sont jamais des exigences, elles sont des désirs. «J'aimerais cela si tu faisais tes devoirs», «Veux-tu ramasser tes choses?», «Peux-tu faire ceci pour moi, STP?»
• Il évite de gronder son enfant car il veut maintenir la paix et ainsi éviter les conflits.
• Il cède aux caprices très facilement.
• Il est beaucoup plus préoccupé par ses propres besoins que par ceux de son enfant.
Les impacts positifs
Un enfant dont le parent est peu impliqué dans sa vie et qui est souvent livré à lui-même deviendra plus débrouillard et plus responsable.
Les impacts négatifs
L'enfant vit un sentiment d'abandon et est contraint à devenir responsable prématurément. Il se lie parfois d'amitié avec des jeunes qui ont une influence négative sur lui. Il est aussi impulsif et antisocial à certains moments. Sa réussite scolaire est le moindre de ses soucis.
Le parent démocratique
• Le lien affectif qu'il entretient avec son enfant est prioritaire.
• Il récompense les attitudes et les interventions positives, tout en prenant soin de réprimander les comportements non souhaités ou inappropriés.
• C'est avec une grande souplesse qu'il exprime ses demandes clairement en évaluant si elles sont bien adaptées à l'enfant. Ses exigences sont claires, et l'enfant sait bien ce que son parent attend de lui.
• Il modifie ses interventions lorsque cela est nécessaire et il prend soin de s'ajuster à certaines situations.
• Il témoigne régulièrement de l'intérêt envers son enfant et il fait preuve de compréhension quant à ce que son enfant vit.
• Il suit l'évolution de son enfant et met tout en oeuvre pour lui permettre de développer son autonomie.
• Afin de responsabiliser son enfant, il l'implique dans certaines décisions ou dans certains projets.
• Il établit des routines et des règles claires en prenant soin d'expliquer à son enfant ce à quoi il s'attend.
• Il fixe des balises tout en respectant le fait que son enfant doit avoir une certaine liberté d'agir au sein de ces règles et de cette routine.
Les impacts positifs
L'enfant acquiert une bonne maîtrise de lui-même et il sera autonome. Il a aussi une bonne estime de soi et fait preuve de maturité. Il deviendra un adulte responsable qui saura aussi accepter la critique. Ses chances de réussir à l'école sont excellentes, et son milieu social est enrichissant et stimulant.
Les impacts négatifs
L'enfant peut avoir tendance à vouloir négocier avec son parent car celui-ci fait preuve d'une grande ouverture d'esprit. Comme un petit avocat, il saura se positionner et faire valoir ses points de vue sans en démordre.
En conclusion...
Bien qu'il n'y ait pas de parents — ni d'enfants — parfaits, on doit essayer de leur offrir une éducation qui favorise la communication, le respect, l'ouverture et l'affection. Le type démocratique offre une bonne base pour maintenir une harmonie familiale. Toutefois, il faut savoir s'adapter à certaines situations et changer de style. Aussi, en nous permettant de faire des erreurs et en ayant le désir de nous améliorer, nous nous donnons toutes les chances d'améliorer nos relations avec nos petits. Il ne faut pas oublier que nos enfants deviendront parents un jour et qu'ils auront tendance à opter pour un style semblable au nôtre ou totalement opposé si le nôtre les a trop marqués.
Selon les données d'une enquête sur les enfants et les jeunes, un tiers des parents canadiens est démocratique, un quart est autoritaire et un quart est de type ami. Une autre tranche de 15 % a des difficultés à assumer son rôle de parent.